Philippe Plisson, condamné en 2006, refait parler de lui
L’instigateur et l’organisateur de l’agression qui a eu lieu le 05 mai 2018 sur Robert Ménard s’appelle… Philippe Plisson. Or, Philippe Plisson n’est pas un inconnu, même si « Tous pourris? » n’existait pas encore au moment de sa condamnation.
La carrière de Philippe Plisson
Fils d’un agriculteur de St Caprais de Blaye, Philippe Plisson est né le 12 janvier 1951.
En septembre 1972, il est reçu au concours d’entrée à l’École normale d’instituteurs de Gironde de Mérignac. Ce sera là son seul parcours étudiant.
Il a adhéré au PS (Parti Socialiste) en 1976 après un court passage au PCF.
Son épouse, Anne-Marie Plisson a été maire de Saint-Ciers-sur-Gironde de 2008 à 2014 ainsi que 6e vice-présidente chargée du sport et de l’éducation dans la communauté de communes de l’Estuaire présidée par son mari.
Philippe Plisson est un professionnel de la politique. Maire de St Caprais de Blaye depuis 1983, il est aussi Conseiller Général depuis 1998, Président du Syndicat intercommunal à vocation multiple du canton de Saint-Ciers-sur-Gironde depuis 1989, Président de la communauté de communes de l’Estuaire depuis 1995.
Il a été Conseiller régional pendant trois ans, Vice-président du conseil général de la Gironde pendant quatre ans, et…. député pendant 10 ans, jusqu’aux dernières élections de 2017.
Il faut dire que 2017 a marqué un coup d’arrêt. En effet, Philippe Plisson est un des rares élus PS à soutenir ouvertement l’écologiste François de Rugy lors des primaires de gauche. Etant donné que ce dernier a hérité du perchoir, ce n’était pas un mauvais choix. Sauf que lorsque François de Rugy n’a pas respecté son engagement de soutenir le candidat issu des primaires de gauche et s’est déclaré en faveur de Macron, Philippe Plisson s’est désolidarisé de lui. Mal lui en a pris, il a du ranger ses affaires de Paris et réintégrer St Caprais de Blaye.
Condamné pour faux en écritures publiques
Le 08 mars 2005, Philippe Plisson a été condamné à six mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité.
Motif? « Faux en écritures publiques ». Il était poursuivi par la justice au titre de président de la Communauté de communes de l’Estuaire pour la signature de trois faux extraits de délibération permettant l’ouverture de lignes de crédit auprès de la Caisse d’épargne, en 1999, pour un montant global de plus de 250 000 euros. Ces lignes de crédit n’avaient pas fait l’objet de débat au sein du Conseil de Communauté et encore moins d’un accord des élus. Il a été destitué de ses fonctions de vice président de Conseil général à cette occasion. Mais le jugement n’étant pas exécutoire, l’appel était suspensif.
L’appel lui rend son éligibilité
Le 24 janvier 2006, Philippe Plisson comparaît devant la cour d’appel de Bordeaux.
C’est Me Alain Anziani, premier secrétaire de la fédération socialiste de Gironde et notable élu de la région, qui défend Philippe Plisson. Toute la stratégie et l’influence de la défense se concentrera sur inéligibilité. Les faits sont reconnus, le prévenu plaide la négligence, la repentance et se dit prêt à payer pour sa faute, mais pas à perdre son statut de notable élu. On comprend que la perspective de se retrouver devant des élèves de primaire après tant d’années ne le réjouisse pas plus que cela…
L’avocat général, Me Chavigne, requiert quant à lui la confirmation du premier jugement.
Bingo, Philippe Plisson sauve son statut de notable élu et fut condamné à six mois de prison avec sursis pour faux en écriture publique et usage de faux, sans inéligibilité.
Il sera élu l’année suivante au Palais Bourbon pour deux mandats.
Au hasard, quelqu’un connait un chef d’entreprise condamné pour faux en écritures qui n’a pas été interdit de gestion pendant cinq à dix ans?