La France socialiste s’enfonce dans la corruption
La France descend dans le classement de la corruption.
Dans le dernier classement sur la corruption de l’ONG Transparency international, la France figure au 26e rang mondial, à égalité avec l’Estonie et le Qatar, et derrière les Bahamas et les Émirats Arabes Unis. En outre, elle perd encore des places par rapport aux années précédentes. On attendait mieux du pays de Montesquieu qui a, le 26 août 1789, marqué toute l’importance politique qu’une république doit accorder à l’État de droit et à la séparation des pouvoirs. Dans une actualité en perpétuel mouvement, marquée par l’augmentation du nombre d’enquêtes anti-corruption et par d’incessants changements législatifs, la France accuse pourtant un vrai retard en matière de volonté politique.
Il ne faut pas compter sur les socialistes français pour une vraie lutte contre la corruption
Notre voisin italien possède des procureurs indépendants, une agence anti-corruption aux pouvoirs étendus, forte de 300 personnes et d’un budget de 60 millions d’euros.
Le Québec dispose d’une autorité respectée en la personne du commissaire au lobbyisme ainsi que d’un groupe de recherche spécialisé sur la corruption, comme dans beaucoup d’autres pays occidentaux.
Les États-Unis ont engagé des procédures contre deux géants français jamais condamnés pour corruption dans notre pays. En l’espace d’un an, Total et Alstom ont ainsi accepté de verser au total plus d’un milliard d’euros aux autorités américaines. Une somme colossale qui représente environ les deux tiers de la totalité des amendes, contraventions et autres pénalités payées en France ou encore près d’un tiers du budget annuel accordé à l’ensemble de nos juges et tribunaux. Le 6 avril 2015, le « New York Times » pouvait titrer ironiquement :
« La France laisse les États-Unis mener la lutte contre la corruption. »
Parallèlement, on constate, sondage après sondage, que le niveau de défiance des citoyens envers leur classe politique atteint des niveaux sans précédents sous la Ve République.
Selon une étude Ipsos-Le Monde de janvier 2014, 65% des Français sondés considéreraient que la plupart des hommes et des femmes politiques sont corrompus et 85% penseraient que les hommes politiques agissent principalement pour leurs intérêts personnels. La progression la plus spectaculaire, ajoute l’institut, concerne l’idée selon laquelle « le système démocratique fonctionne mal » (+ 6 points à 78%). Une hausse d’autant plus inquiétante qu’elle touche tout particulièrement les moins de 35 ans (+ 12 points à 84%).
Une telle conjonction d’événements devrait susciter des réactions nombreuses dans toute la classe politique. Or, hormis quelques initiatives éparses, rien de tel ne se produit. Un véritable aveuglement alors que la maison brûle.
C’est le mode de fonctionnement du pays, qu’il faut revoir…
Les problèmes français sont connus, et désormais systématiquement dénoncés par les principales organisations internationales (l’OCDE et le Conseil de l’Europe), ainsi que les ONG spécialisées (Transparency international, Sherpa, Anticor…).
En février 2014, on pouvait relever dans le rapport anti-corruption de l’Union européenne quatre failles principales dans le dispositif anti-corruption français :
– L’absence de volonté politique dans la lutte contre la corruption internationale ;
– Une présence insidieuse de formes locales de corruption, spécialement dans les marchés publics ;
– L’encadrement défaillant en matière de financements des campagnes électorales ;
– L’absence d’indépendance des procureurs vis-à-vis du pouvoir politique.
La parution récente des actes du premier colloque d’Aix-Marseille sur la corruption offre de nombreuses pistes.
Comme toujours dans un monde qui ne voit de solution que par l’Etat, l’ouvrage apporte les éclairages sur cette grande réticence du personnel politique à se donner les moyens d’une lutte administrative et judiciaire efficace qui fragiliserait leur pouvoir. Il souligne en outre que « pour comprendre et mesurer la corruption, nous manquons d’outils, nous manquons d’études, nous manquons même de candidats à l’étude car nous manquons aussi invariablement de financements« . Les chercheurs anti corruption demandent de l’argent à l’Etat!!! Ça n’augure guère d’une grande efficacité.
Et si on parlait d’une justice financière indépendante?
L’urgence est de doter la justice financière de l’indépendance et des moyens humains suffisants. À titre d’exemple de manque de moyens, il n’y avait encore récemment à Marseille (!) qu’un seul juge d’instruction spécialisé en matière financière pour tout le littoral méditerranéen et la Corse (le ressort de la Juridiction inter-régionale spécialisée). A titre d’exemple d’indépendance, il n’enquêtait pas sur les crimes et délits des élus socialistes….
Ces manques de moyens permettent de ne pas lancer toutes les enquêtes qui devraient l’être, comme certaines affaires récentes (Cahuzac par exemple ou Fabius plus récemment) et autorisent à faire des choix. De nombreuses enquêtes sont enterrées avec le temps, officiellement faute de personnel, tandis que d’autres, dont les personnes mises en cause sont aussi très certainement coupables mais n’appartiennent pas au même bord politique, font l’objet de procédure ultra médiatisées, histoire de laisser croire à l’efficacité, l’impartialité et la liberté de la justice. Cette totale dépendance du système judiciaire au pouvoir politique est un élément majeur de l’avancée de la corruption dans notre pays. L’Etat de droit, n’est plus.