Le préfet Alain Gardère mis en examen pour corruption passive
Le préfet Alain Gardère aurait profité d’avantages en nature en échange de services rendus quand il était directeur du Conseil national des activités privées de sécurité.
Cet ancien commissaire de 59 ans a été entendu dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 23 septembre dernier. Mardi, il avait été placé en garde à vue et interrogé pendant 48 heures par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la «police des polices». Dans la foulée, il avait été suspendu de ses fonctions à la tête du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), instance dépendant du ministère de l’Intérieur et chargée notamment de l’agrément, du contrôle des agents et des entreprises de sécurité privés. «Il est soupçonné d’avoir obtenu des services en échange de services principalement rendus» quand il était directeur du Cnaps, nous explique une source judiciaire.
Un policier jusque là irréprochable
Après avoir occupé une dizaine de postes au sein de la police, cet ancien commissaire avait été nommé en mars 2011 directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Intérieur Claude Guéant, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Quelques mois plus tard, il avait été envoyé à Marseille comme préfet délégué pour la sécurité , avec notamment pour mission d’y faire cesser les règlements de comptes sanglants. Il avait quitté ce poste peu après l’arrivée de la gauche au pouvoir en 2012, prenant en charge la sécurité des aéroports parisiens de Roissy et du Bourget jusqu’à sa nomination au Cnaps en janvier 2015.
Tout est parti d’une enquête portant sur les pratiques d’entreprises soupçonnées de travail dissimulé. Au détour d’écoutes téléphoniques, pour lesquelles il n’est pas initialement visé, le nom et la voix d’Alain Gardère apparaissent. Les premiers soupçons également. Parallèlement, un suspect interrogé dans le cadre d’une autre enquête menée sur la police judiciaire parisienne, renforce les doutes de l’IGPN. Ce dernier aurait encouragé les enquêteurs à se pencher sur le train de vie du préfet, rapporte encore le quotidien.
Le pots de vin ne font plus de doutes
Septembre 2015: une information judiciaire est ouverte et les téléphones du haut fonctionnaire sont placés sur écoute. Très vite, les enquêteurs vont intercepter des conversations sur des réservations de restaurants, des week-end à l’étranger et des vacances qui semblent être offerts au préfet. En contrepartie, le haut fonctionnaire aurait rendu des services lorsqu’il était directeur du Cnaps.
Son directeur de cabinet au Cnaps, un autre policier, a été mis en examen pour atteinte à la liberté et à l’égalité d’accès aux marchés publics, corruption passive par un agent public et complicité de détournement de fonds publics. Il a également été placé sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction de se livrer à toute fonction en lien avec des entreprises de sécurité.
Le patron d’une importante société de sécurité et de services aux aéroports et deux femmes, également interpellés mardi, avaient en revanche été remis en liberté.
Source: Le Figaro
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