Corruption banale, le corps est malade
Un proverbe chinois (vous l’attribuez à qui vous voulez) dit que le poisson pourrit toujours par la tête. Après la tête, le corps est touché…
Employé municipal au service d’urbanisme de la commune de Castelnau-d’Estrétefonds (Haute-Garonne), au nord de Toulouse, ce « brave homme » de 65 ans gérait entre autres les permis de construire. Mardi 7 février 2017, il a été mis en examen pour « corruption passive et prise illégale d’intérêts ».
Des infos stratégiques pour les promoteurs
L’agent municipal recevait des pots-de-vin de promoteurs immobiliers et de professionnels du bâtiment. En retour, il leur donnait des informations confidentielles sur les permis de construire, ainsi que sur le plan local d’urbanisme. Une activité discrète qui, en quelques mois, lui a rapporté un petit peu plus de 50 000 euros.
C’est un entrepreneur du bâtiment qui a vendu la mèche. Selon France Bleu Toulouse, il se serait plaint (aurait dénoncé, plutôt, non?) auprès du maire de la commune : « j’ai payé, je n’ai pas obtenu le permis de construire ! ». Aussitôt, Daniel Dupuy, maire de Castelnau-d’Estrétefonds, saisit les autorités et porte plainte.
La brigade de recherche de gendarmerie de Toulouse Saint-Michel a rapidement mené l’enquête.
Une affaire rondement menée
Le fonctionnaire territorial en question a été interpellé et placé en garde à vue mardi 7 février 2017. Il a rapidement reconnu les faits, d’autant que les gendarmes ont retrouvé des sommes en espèces à son domicile (décidément, il ne regarde pas assez la télévision, celui là!) correspondant à environ la moitié des sommes perçues.
L’enquête se poursuit maintenant afin de remonter jusqu’aux corrupteurs, professionnels du bâtiment et de l’immobilier, qui ont versé ces pots-de-vin. Il semblerait qu’une trentaine d’entre eux soit impliquée.
Laissé pour l’instant en liberté sous contrôle judiciaire, le sexagénaire a été mis en examen pour « corruption passive et prise illégale d’intérêts », il a dû s’acquitter d’une caution de 20 000 euros.
Licencié par la mairie, il lui de plus interdit de rester à Castelnau-d’Estrétefonds, et d’exercer toute activité ayant trait à l’immobilier.